Bienvenue chez moi 1er juin - juillet 2007 |
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galerie Catherine Issert Saint-Paul de Vence |
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Communiqué de presse | |
Claire Bernstein | |
Pascal Pinaud est commissaire
dexposition à ses heures, ce que révèle ici
son sens très sûr de la scénographie. Lespace
de la galerie sera radicalement redéfini, clonant latelier
de lartiste par lintermédiaire dun panorama photographique
grandeur nature, et devenant par cette métamorphose un lieu où
les différentes dimensions de lespace et du temps se télescopent.
En accrochant de vraies uvres près de leur reproduction photographique, Pascal Pinaud se livre à une triple mise en abîme : il donne à voir simultanément la galerie au présent, latelier au moment x de la prise de vue, et les uvres qui contiennent elles-même de multiples niveaux despace-temps. Une quatrième dimension vient encore complexifier laffaire : celle du futur, car il sagit dun travail à épisodes, dont la galerie nous livre aujourdhui le premier acte. Le panorama sera ré-utilisé pour dautres expositions, dans dautres lieux, portant à chaque fois les traces de ses avatars précédents. Nous sommes au cur des problématiques qui mobilisent Pascal Pinaud. Il ne sagit jamais tout simplement de peinture, et il ne sagit jamais tout simplement dune image. Chaque uvre est issue dune anecdote, procède dun hors-champ essentiel quelle donne à voir ou à deviner. Pascal Pinaud fait appel à la participation fortuite dune pléthore dacteurs parfois involontaires, incluant dans ses « tableaux » une multitude dobjets chinés, autant de ready-made contenant déjà une histoire : tapisseries dameublement, canevas réalisés soigneusement par des inconnus, tapis dorient, testarts de carrossiers, poussière ou fiente doiseau cérémonieusement piégés dans le vernis irréprochable de luvre. Le temps lui-même devient acteur, et semble consentir à cette participation ludique. Le mot « tableau » prend un sens nouveau, comme on dit brosser le tableau dune situation, ce qui veut dire quon y intègre tous ses constituants divers. Son art, riche en citations - le monochrome, la peinture abstraite, lart minimal - se re-crée continuellement. Lintense subjectivité de la démarche, la fantaisie, sont sources irréfutables de plaisir. Le visiteur est convié au festin, ici par limmersion dans un espace qui a déjà été, pour son bénéfice, totalement re-visité : dans un ultime tour de passe-passe, lartiste se confond avec le spectateur, partageant avec lui son propre regard. |
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